L’ancien se met au vert
En retard sur leurs objectifs de rénovation énergétique du bâti ancien, les Pouvoirs Publics sensibilisent l’ensemble du secteur aux multiples facettes de la transition verte.
Tandis que les arbitrages du gouvernement sur l’ambitieuse réglementation environnementale 2020 (RE 2020) des futurs bâtiments neufs étaient rendus publics le 24 novembre dernier, le Haut Conseil pour le Climat (HCC) rendait une copie accablante pour la politique hexagonale en matière de rénovation énergétique de l’ancien.
Si la norme RE 2020 entend rendre les nouveaux bâtiments exemplaires, le HCC souligne que le parc existant est, quant à lui le plus énergivore d’Europe, mais aussi très en retard dans son agenda de rénovation. Responsable de 18 % des émissions de CO2 et de 40 % de notre consommation d’énergie, le bâti français se transforme à un rythme deux fois inférieur à celui prévu par la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) ».
Une fatalité ? Pas nécessairement. Mais le coup d’accélérateur nécessaire passe par une mobilisation d’un grand nombre d’acteurs. Pour raccrocher l’ensemble des maillons essentiels à cette chaîne vertueuse, l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (Alec) organise des réunions de sensibilisation chez les professionnels, agents immobiliers, courtiers, notaires ou encore banquiers. « Il s’agit d’une démarche proactive, gratuite, émanant d’un service public », explique Régis Vogliazzo, un des chargés du Programme Actimmo de la Métropole Aix-Marseille-Provence. « Nous les informons sur les lois et la mutation des métiers qu’elles entraînent. Nous expliquons comment mobiliser les aides, notamment MaPrimeRénov’, mais aussi sur des points juridiques et techniques qu’il faut s’approprier d’urgence »
Vers un DPE opposable et la disparition des classes énergétiques F et G
D’urgence, car s’il est attendu que tous les bâtiments atteignent la neutralité à l’aune de 2050,le glas a déjà sonné pour les « passoires énergétiques » F et G : « Ces biens ne pourront plus être loués dans deux ans, et ne pourront plus être revendus comme tels à compter de 2028.
Lorsqu’ils auront disparu, cette dynamique devrait s’étendre aux classes D et E, et ainsi de suite ». Et Régis Vogliazzo de mettre en garde : « Par ailleurs, le diagnostic de performance énergétique (DPE) devient opposable au 1er juillet 2021. Cela signifie que si l’on achète un bien classé C et qu’il se révèle G à l’usage, la vente pourrait être annulée ou l’acquéreur dédommagé ! ». A l’inverse, la valeur vénale « verte » d’un bien pourrait donc se voir reconnue : plus sa performance énergétique et environnementale sera importante, plus il devrait, logiquement, prendre de la valeur. Un changement de paradigme que l’Alec permet d’aborder avec sérénité, dans le logement individuel comme les copropriétés : « Nos experts en rénovation énergétique, conseillers du réseau Faire, peuvent réaliser une étude technique approfondie pour chaque bâti, y compris en amont de l’acquisition pour les agents immobiliers partenaires du programme et leurs clients. Ils alertent sur les coûts, préconisent les travaux nécessaires, ciblent les catégories de professionnels à même de les réaliser, et, bien entendu, les dispositifs d’aide financière qui peuvent être mobilisés. Ils remettent un rapport détaillé, véritable outil pour intégrer les travaux de rénovation énergétique aux coûts de vente. C’est très rassurant pour l’organisme prêteur et l’acquéreur ! ».
– Particuliers : conseillers FAIRE de la Métropole Aix-Marseille-Provence : 04 88 60 21 06.
– Professionnels de l’immobilier : programme Actimmo, formation gratuite à la rénovation énergétique performante des logements : 04 84 89 46 07 et 06 77 11 24 36